Wednesday, 21 September 2016

Nous vieillirons ensemble




A new message. Lucky you.


Pour suivre la suite de mes aventures c'est sur thisisfabienne2.blogspot.com,
c'est la même chose mais pas pareil.

Sunday, 17 April 2016

Rencontre du troisième type



Dan mountford
Dan Mountford


Valentin Mittheistet

Mathias Pinkert



A new message. Lucky bastards.

Voilà, je reviens sur ces terres désolées. Pour l'occasion, j'ai un peu modifié mon jingle :)
Je m'excuse de cette longue absence, mais bon, il faut avouer que je ne vous avais pas habitué à une régularité monastique. Et puis ne nous leurrons pas, personne ne lit ce blog, et ceux qui le font me voient probablement en dehors.

Alors je me suis dit que je pouvais parler de quelque chose de particulièrement joyeux, comme par exemple la solitude (c'était ça ou la dépression, au choix).

Je ne me suis pas sentie aussi seule depuis le collège. A l'époque, fumer et répondre au prof m'avaient aidé à me faire des amis, et voilà que j'arrête de boire et je me sens seule à nouveau. Je ne sais pas si il y a une loi perverse à déduire de tout ça. Le fait est que, cette abstinence s'avère bien solitaire. Je sais bien que boire m'a, au final, fait perdre tous mes amis, dont certains définitivement, mais ça me permettait toujours de me faire des amis précaires, en sortant simplement en chercher dehors. Comme un roulement de rencontres permanentes. Donc maintenant j'ai perdu mes amis et je ne peux plus m'en refaire en allant simplement dehors. C'est un peu comme refuser de coucher avec une fille et se faire larguer par sa copine le lendemain : tu sais que t'as fait la chose à faire, mais ça ne semble pas juste pour autant. Oui, parce que avouons-le, l'alcool a cet avantage que, utilisé a des fins désinhibantes (limite que je n'ai jamais su respecter), il permet de temporairement dissiper l'hésitation, l'embarras, la retenue... tous ces trucs qui empêchent de faire des choses simples, comme parler à des inconnus. Parce que au final, les gens aiment bien ça, enfin ils ne trouvent pas ça si bizarre que ça, c'est juste que personne n'ose. Et le monde est fait de rendez-vous manqués. En fait je ne me souvient même pas de comment j'entamais la conversation (au final je ne me souviens pas de grand chose, donc quel intérêt), mais les rencontres se faisaient. Alors oui on se réveille le matin, avec la gueule de bois et aussi timide qu'avant, mais c'est une façon efficace d'écarter le problème momentanément. Alors j'ai essayé de faire la même chose qu'avant, sortir seule dans des clubs ou dans des bars, mais sobre cette fois, en me disant que cette fois ce serait les autres, désinhibés, qui viendraient me parler. Si vous avez l'idée un jour de faire ça je vous le déconseille. Tout ce que j'en ai retiré c'est de l'argent de mon compte en banque, et de l'ennui.  C'était un peu comme être derrière une vitre, ou avoir la grippe dans la rue, ou être défoncée dans un centre commercial.
Alors je pensais à m'inscrire à des trucs pour gens comme moi, avec des gens qui sortent faire des piques niques, qui vont au musées ou à la pétanque, mais après avoir fait un tour sur Wanted Sorties Paris j'ai l'impression qu'il y a des raisons pour lesquelles ces gens n'ont pas d'amis. Comment peut-on sincèrement écrire des trucs du genre "Hello tout le monde!! C'est VENDREDI, et VENDREDI... TOUT EST PERMIS!! Ca dit à quelqu'un d'aller dans un bar pour danser ce soir, genre au Café OZ ou au Sullivan?" Non mais genre le mec il a personne pour aller avec lui dans un bar, y a pas de mal à ça, mais faut pas faire style "c'est tout à fait normal, si si je suis trop cool". Et puis c'est quoi cette soirée, tu vas danser avec des inconnus pour ne pas être seul à danser avec des inconnus... Et puis les photos de profil sur Wanted sorties Paris... ces photos qui en disent trop.
Et puis y a un côté honteux à aller dans des clubs pour timides, comme s'inscrire sur Tinder, c'est se résigner à la simplicité et s'avouer vaincu. Les timides dignes reste seuls, tel est le prix à payer. Mais pour ceux qui ne me connaissent pas (et ça c'est très peu probable, je ne vois pas qui lirait ce blog si ce n'est par pure amitié) mais je ne suis pas quelqu'un de timide. Les mots qui viennent plutôt à l'esprit sont bavarde, impertinente, indicrète... Mais j'ai l'impression de souffrir de la comparaison.

Alors je pensais à m'inscrire à un club de loisirs, comme ça je rencontre des gens mais pas que. Genre du Badminton, seul sport que je tolère. Mais j'ai pas l'impression que c'est vraiment l'occasion de discuter avec des gens, à part pour crier "PUTAIN TA RACE, JE VAIS TE DEMONTER!!". Je pensais aussi m'inscrire à une chorale amateure mais à priori on peut pas parler et chanter en même temps. Sinon ya peut être des groupes AA qui font des trucs entre abstinents tristes, mais ce serait se résoudre à l'idée que nous sommes différents. Nous ne sommes pas des gens qui ne buvons pas, nous sommes des gens qui ne buvons plus, et tel est notre supplice.

Et puis y a ce truc d'habiter dans une grande ville (si tantôt que Paris soit une grande ville) genre plus y a de monde et plus tu te sens seul. Ca vaut aussi pour les soirées, les grands paysages... C'est vrai que c'est difficile d'avoir l'air intéressant dans le 11ème sans être grotesque. Et puis si tu sors le soir , pour aller à la poste du Louvre qui est ouverte H24 et permet d'avoir le "cachet de la poste faisant foi" jusqu'à minuit (Paris a du bon), tu vois tous ces gens qui sortent en bandes, ou avec des amis dans des bars, probablement conscients de leur effet sur les passants solitaires du vendredi soir. Tu ne vois évidemment jamais les gens seuls devant facebook, leur livre, leur parents. 

Et puis y a ce truc ironique qui fait que tu attires les gens quand t'es bien dans ta vie, et que t'as pas besoin d'amis. Genre tu sécrètes des phéromones de suffisance, et ça attire les mouches. C'est comme une illustration du capitalisme, les riches sont de plus en plus riches, les seuls de plus en plus seuls. Et à l'inverse, qui sème la pitié récolte le dédain.


Bon ben voilà, si cet article ne vous dissuade pas d'être mon ami, je ne sais pas ce qui le fera. 

ps : fidèle à moi même j'ai mis des images qui n'ont rien n'a voir avec l'article. A part qu'elles font penser à des extraterrestres, un peu comme moi en ce moment.

Martine Fougeron




Tuesday, 24 March 2015

A new message. Lucky you.

Je fais un petit break dans ma retranscription sociologique (rien que ça) du texte de Guillaume Erner sur les tendances pour raconter un peu ma life à l'hosto, pas le même que le précédent puisque j'ai été transférée dans un hôpital plus adapté.
Aujourd'hui on se disait qu'il y a des choses qu'on ne fait que en étant hospitalisé, comme jouer une fois par jour au Scrabble, faire des mots fléchés avec d'autres patientes, faire 2 fois par semaine son lit (ce que je ne cautionne pas du tout, je trouve que ça tiens de la manie et donne le mauvais exemple) Comme on dit, il y a ceux qui pissent sous la douche et les menteurs. Et ben il y a ceux qui sont maniaques et changent leur draps tous les 3 jours et les gens normaux. Et puis il y a ceux comme moi qui le font une fois tous les 3 mois, soit parce qu'ils sont crados et fainéants, soit parce qu'ils se sentent suffisamment propres.

Comme ma soeur a oublié de m'acheter l'autobiographie de Lena Dunham, je me retrouve à lire du Beigbeder. Je ne sais pas si c'est un bon écrivain mais il a des phrases à retenir. C'est plutôt pour moi un mec qui fait des maximes contemporaines, un espèce de la RocheFocault du 21ème siècle.
Bref, il dit un truc sur l'enfance qui me fait penser à a situation ici a ste Anne, si l'on remplace "mon enfance" par "mon hospitalisation".
"Mon enfance […]  je l'imagine plutôt comme une lente période d'obéissance. […] un enfant est d'abord un paquet que l'on nourrit, transporte et couche. En échange du logement et de la nourriture, le paquet se conforme à peu près au règlement intérieur".

Seulement voilà, moi je veux le beurre, l'argent du beurre et le cul ou le bisou de la crémière, selon les interprétations. Je ne me conforme pas au règlement intérieur.  Voilà 2 semaines que je suis à Ste Anne et j'ai déjà réussi à récupérer en scred mon portable, mes ciseaux, ma trousse, mon cutter, ma cigarette électronique. Ma prochaine étape est de petit à petit récupérer mes affaires d'activités manuelles. Il faut savoir que mon arrivée ressemblait un peu à une garde à vue, on m'a laissé mes sous vêtements, un minimum de fringues et 1 stylo. J'avoue que quand l'infirmières à, sans grand mal, trouvé ma cachette (dans a doublure de mon manteau) ou j'avais planqué tous les trucs interdits, elle a cru que je la prenais un peu pour une conne (même si elle a pas besoin de moi pour ça). Donc elle s'est bien vengée. Depuis je regorge de stratégies pour dissimuler des trucs dans des endroits improbables. Seulement voilà, il ont fait ue fouille (si si, comme en taule) et pendant qu'ils cherchaient mon matériel d'activités manuelles et qu'ils avaient les yeux rivés dans les petites culottes de mon armoire, j'en profitais pour dissimuler le minimum nécessaire a ma survie dans mon futé. J'ai réussi à y faire rentrer mon tel, ma cigarette électronique, 2 crochets et 3 bobines de fil. J'avais les fesses remplies en les regardant emporter tout le reste de mon matos. Donc j'ai eu une "mise en garde" comme on dit ici, ce qui m'empêche de passer mon coup de fil du lundi, ce dont je m'en fout puisque j'ai mon tel sur moi. Bref, à la prochaine connerie cette semaine j'aurais droit au "rattrapage", c'est à dire tous les "renforçateurs" (= récompenses) qui sautent. (oui parce qu'il faut savoir qu'ici c'est le système de la carotte ou du bâton) En gros j'aurais plus le droit de rien faire pendant 1 semaine et je mourrai probablement d'ennuie. 

Comme on dit, on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein. Donc j'ai décidé que cette situation c'est juste une question de point de vue. Soit e me dis que je suis en colo avec 15 autres filles, que j'ai l'occasion de partager avec des filles qui ont rien à voir avec moi, et voir tout ça comme une expérience anthropologique. Ou alors je peux me dire que je suis enfermée dans un hôpital, ou ma liberté est considérablement limitée, et que mon entourage est constitué de gens malades, qui s'avèrent ne pas être les plus drôles au monde, mais qui pourrait leur en vouloir?
On passe notre temps libre à jouer à des jeux de société, ce qui est peut être une évolution comparé à Garches, là bas je regardais les après midis jeux sur la 3, et maintenant je JOUE au scrabble, au buggles, au rumikub… Donc je suis passé d'un état passif à un état actif du jeu. 
D'ailleurs j'ai lu l'intro, étrangement poétique, du dictionnaire du Scrabble que voici : 

"Nous éprouvons tous - quelque part - un besoin plus ou moins fort de jouer.
En jouant, l'homme prend une certaine distance avec sa vie sociale. Il se donne un certain, sinon un autre sentiment de liberté. Liberté de choisir : le jeu qui lui convient, les gens qui le pratiquent, les règles qui le régissent.
C'est ainsi qu'en jouant, l'homme s'invente un nouvel espace social, celui-ci plus librement accepté que l'originel"

Et encore cette recherche de pertinence entre les images et le texte… Comme j'ai pas internet ici j'ai du fouiller dans les recoins de mon ordo pour trouver des images représentant de folles anonymes, un peu comme moi ici à l'hôpital. 

Le mercredi c'est renforçateur courrier, je peux envoyer 2 lettres et en recevoir autant que je veux, ou plutôt autant qu'il y en a , et depuis 1 mois c'est zéro. Donc si vous lisez cet article, que je vous connaisse ou pas, merci de m'écrire à cette adresse :

BAJIC JOVANOVIC Ana
CMME Unité TCA
Hôpital Ste Anne
100, rue de la Santé
75014 Paris

J'ai hâte de recevoir vos lettre et de me sentir comme une vedette ouvrant le courrier de ses fans.  












Saturday, 10 January 2015

Je suis ... nulle en géographie

A new message. Lucky you.








Y a des jours ou t'as l'air con, pas comme la dernière fois ou je me suis brossé les dents avec ma crème désincrustante, ou encore aujourd'hui quand je me suis douchée avec mon soutien gorge, le genre de trucs que tu mets dans VDM Vie de merde. Un jour un mec m'ait qu'il aimait bien le concept mais que des fois c'est un peu abusé style "mon père m'offert une voiture vert grenouille!!! vdm" 
Cette fois c'était un peu moins futile : ce matin l'infirmier vient me voir me disant : "à midi on fait une minute de silence."
Je réponds "Oui, bien sûr". Mais une minute pour quoi? Alors je me rue sur mon téléphone et découvre l'histoire l'attaque Charlie Hebdo. Etre à l'hôpital c'est un peu être coupé du monde, comme quand vous revenez de vacances à l'étranger et découvrez tous les tubes de l'été en France et vous savez pas danser dessus. Vous êtes à côté de la plaque.
Bref, en allant sur le monde j'y trouve tellement d'informations que j'ai été obligée de taper "Charlie l'Hebdo résumé" pour avoir une idée de ce qui s'était passé. J'ai eu un peu honte, c'était comme ouvrir un livre Pour les Nuls.
Du coup moi qui était bien partie pour écrire mes problèmes quotidiens, maintenant je trouve ça un peu déplacé. Mais bon, moi les seules fois ou j'ai lu des journaux c'est quand j'étais une paria au lycée et que je passais ma pause déjeuner à lire des journaux au CDI, parce que mon prof d'éco-socio voulait absolument que je rentre à Sciences Po.
Mais quand t'es dans les arts appliqués à Duperré, tes journaux c'est des magazines de mode.
Alors tu baisse la tête dès que l'on te dit "israelo palestinien" ou le mot politique tout court. Sauf que l'on croit être le seul à table à rien n'y connaitre mais tout le monde à un sujet d'actualité dont il est pas très au courant . Y a un métier qui s'appelle le journalisme, et eux ils se doivent de savoir, le reste on n'est pas journalistes. Parfois je me rassure en me disant "on peut pas tout savoir" .Bon après j'avoue y a des limites, genre y a pas longtemps quelqu'un dont je terrai le nom m'a demandé les dates de la seconde guerre mondiale. Et même là je trouve ça excusable, parce que l'on dit tout le temps "14-18" mais rarement "39-45".
Après moi j'ai ma petite anecdote avec Charlie l'Hebdo. Pendant ma période solo au CDI, ma soeur m'avait offert un exemplaire pour notre anniversaire.

Moi par exemple je suis serbe, et quand les gens me parlent de la guerre en Serbie je les arrête de suite en disant "Je ne sais rien sur la guerre en Serbie. Je sais juste que la Yougoslavie a été divisée en 7, dont je ne saurait te citer les noms"
Depuis je me suis promis de taper "guerre de Yougoslavie" sur wikipedia et de lire l'article en entier.
Je ne sais même pas situer la Serbie sur une carte, pourtant j'ai essayer de me la rappeler mais c'est pas genre une botte comme l'Italie qui est trop simple à trouver.
Je suis tellement nulle en géographie que j'avais collé la mappemonde sur la porte de mes toilettes. Sauf que comme toutes les choses qu'on colle sur les murs on finit par s'y habituer, puis par les oublier. Un  jour j'avais collé une image A4 d'un gand oeil sur la porte des toilettes, en signe de rébellion contre Loft Story, style "On vous regarde chier"  et je m'étais tellement habituée à cette image qu'un jour j'ai du aller au toilettes juste pour vérifier si elle était toujours là. Elle était toujours là. C'est peut être comme ça pour es participant des jeux de télé réalité, ils sont tellement habitués à être filmés qu'ils en oublient de bien se tenir.

Ca va être la transition pour l'explication de mes images, quelqu'un m'a dit aujourd'hui "Charlie l'Hebdo on va en parler trois jours et puis tout le monde aura oublié"
Alors moi je poste des images de Bobby Doherty qui me semble photographier ces petites choses du quotidien qu'on oublie. Ou sans chercher d'excuses, parce que j'adore simplement ce qu'il fait.

Thursday, 1 January 2015

l'hôpital c'est dla balle!

A new message. Lucky you.















A l'hôpital c'est un peu la même journée qui se répète tout le temps. Ça me fait penser au film old boy ou le mec reste 15 ans dans une chambre. A 6 h ils viennent vider le pot dans lequel tu as pissé la veille. On appelle ça la diurèse, (ce qui permet de vérifier je sais pas quoi,) MAIS qui t'apprends surtout à pisser dans une espèce de gros flacon. Quand t'es une fille c'est pas une évidence .Alors y a plusieurs méthodes , t'en a qui restent debout et le cale entre leurs jambes, d'autre s'accroupissent et pissent dedans. Alors moi j'ai eu quelques petites aventures avec ce pot. Une fois je l'ai carrément renversé et transformé ma chambre en une mare de pisse. Une autre fois j'ai oublié de retirer le couvercle et j'ai pissé dans le vide, ça coulait le long de mes cuisses c'était super, et une 3ème fois il était presque rempli à rabord mais je me suis dit qu'il y avait de la place pour une dernière petite comission. et bien non. La moitié de la comission s'est retrouvée parterre.
A 7h on vient te prendre la tension et te donner les médicaments. Et c'est là que y a du suspens, il faut que l'infirmier ne s'aperçoive  pas que je ne prends pas le valium et l'abilify maiS que je le cache dans le tiroir de ma table de nuit. Alors pour l'abilify ça va parce que c'est un cachet, mais le valium est sous forme liquide. Alors j'ai un 2 eme verre dans ma table de nuit, et si l'infirmier se casse sans vérifier si j'ai bien pris mes médocs , je transvase le contenu du valium dans mon verre de tiroir. Sauf qu'il y a toujours Arnaud pour me regarder faire jusqu'au bout et lancer un petit "et
Beh voilà " condescendant. Mais une fois je l'ai simplement recraché une fois qu'il était parti, pas bête la guêpe. Sauf que j'ai pas pu lui rendre son "bonne soirée" parce que j'avais la bouche remplie de valium .Plus loin dans l'article vous allez comprendre pourquoi je fais ça.  Et je gobe le reste de vitamine potassium et truc non somnolents .
A 8h c'est le petit déjeuner et le choix du repas du lendemain, qui est plutôt restreint quand on ne mange pas de viande. Presque tous les jours je mange pomme vapeur carottes le midi et pâtes haricots le soir. Entre 9h et 11h il faut que les 12 filles soient douchées, il n'y a pas d'ordre de passage, c'est un rare moment de spontanéité.
.Vers 10h c'est la femme de chambre d'origine arabe ( tiens donc) qui passe et qui me répète tous les jours " ah i fait chaud dans vot' chamb, hey mamzelle. É sont pitites ces chamb, on peut pas nettoyer". Vers 10h30 les aides soignantes viennent faire le lit. Un truc très complexe dont elles ont seules le secret avec 2 draps, une alaise, le tout replié style papier cadeau ou je sais pas comment . Moi qui faisait jamais mon lit, c'est du luxe. A 11h c'est motus sur la 2, j'y peux rien je suis une incontournable . Le Scrabble et motus. Ils ont pourtant tous essayé sur la 3 ( c'est quand même bizarre cette chaîne qui les après-midi ne passe que des jeux) chiffres et des lettres, question pour un champion,Harry, tlmvpsp... Rien n'y fait. Et puis j'ai toujours trouvé nagui trop bavard avec ses anecdotes sur tous les candidats "nous sommes mariés depuis 60 ans" ou " j'ai serré la main de Depardieu " et puis il enchaine, fait semblant de s'y intéresser , cale toujours une blague de mauvais goût . Et puis ce 0+0=la tête à toto que que le public crie à l'unisson, ça me fait penser aux gladiateurs dans les arènes. comme si c'était pas déjà assez humiliant comme ça d'avoir zéro points.
Bref vers 11h30 2ème tournée des médocs , même tentative de transvasion du valium dans mon verre. 12h15 c'est le déjeuner sur plateau, à manger seule dans sa chambre qui me prend à peu près 15min. Après je fais ma sieste qui dure toujours 1h25 à peu près. Entre 14 et 14h30 ils viennent te reprendre la tension, moi j'ai les yeux encore froissés et désespérément envie d'un café pour me réveiller, mais non il faut attendre 16h pour ça , et entre temps tu te fais foutrement chier dans ta chambre.16h, heure du café, ils appellent ça goûter , mais j'ai jamais vu personne prendre autre chose qu'à du café ou du thé. Paye ton "goûter ". Bon, c'est pas tout à fait vrai, j'oublie de mentionner que le lundi mardi et jeudi on a des activités de 15 à 17h, la seule façon dont tu peux rencontrer les patientes de notre couloir. Surtout que le personnel n'aime pas trop qu'on sorte de nos chambres en général . Donc le lundi c'est activités manuelles. Autant m'enduire de goudron et de plumes. Moi qui sors d'une école de création de haut niveau me voilà à faire des mandalas, du scrap booking et des bracelets loom. Je me faisais tellement chier que j'ai commencé à faire des cartes de vœux , c'était devenu mon passe temps favori, ma délivrance. J'en ai fait 10,parce que j'avais que 10 timbres, (et pas plus d'amis :/ ) sinon j'y serait encore après les fêtes. J'écrirai "joyeux février !". Le mardi c'est "revue de presse" sauf que personne ne s'intéresse vraiment à l'économie ni à la politique donc on épluche le parisien jusqu'à trouver des infos croustillantes style "ils on mis 3 cochons et 2 chèvres dans un enclos place des Vosges pour montrer la ferme aux enfants". Et le vendredi c'est activités manuelles avec une autre meuf qui est pas la pendant 1 mois. Après rien jusqu'à 17h30, médicaments du soir, et rebelotte valium dans le verre. 18h15 dîner . Comme disait Marie "on mange à l'heure des poules" ensuite on a droit à une boisson the, café, tisane. J'ai jamais compris pourquoi ils nous proposaient du café à 19h30. Ensuite je me fait chier, j'ai maté toutes les séries que j'avais, ainsi que tous les films et je prie pour que quelqu'un arrive avec un disque externe. Y a bien la bibliothécaire qui passe mais j'ai jamais été une grande liseuse. D'ailleurs j'ai demandé à mon entourage " c'est quand la dernière fois que t'as fini un bouquin? Et mater un épisode d'une série ?" Les séries ont pris le dessus sur la lecture . Moi le seul livre que j'ai vraiment kiffé c'était la saga Harry Potter . Voilà , ça c'est dit. Alors une des meufs qui font les activités m'a dit " alors lit Hunger Games" . J'avais jamais entendu parler de cette saga, et tout le monde autour de moi connaissais. J'avais l'impression d'avoir loupé un épisode.Je connais Harry Potter , Twylight, Millenium, ok mais Hunger Games non, ça me dit rien. Paraît qu'ils en ont fait des films et tout. Alors ce qui est drôle dans cette saga c'est que toute l'histoire est déjà finie à la fin du numéro 1, et c'est comme si l'auteur c'était dit "Tiens, ça marche , et si j'en faisais une saga" donc le 2 t'as leur vies après leur victoire et c'est un poil chiant. Donc même une saga pour ados ne me satisfait pas. Ensuite à 21h30 y a les médocs de nuit, et c'est la que je prends mon petit stock de valium , que je m'enfile les 3 doses de la journée pour être sûre d'être endormie à 21h30 parce que Die sait qu'il y a rien de pire qu'une insomnie à l'hosto. ("Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain", ça va, je sais, je sais)
Ah si y a pire, quand on te laisse pas fumer . Enfin si "3 cigarettes par jour, accompagnée d'un soignant" donc autant te dire que malgré toi t'as vachement diminué la clope. Et puis c'est en fonction de leur disponibilité et bon vouloir. Donc je compte pas le nombre de fois ou j'y suis même pas allé , ou qu'on m'a dit " quand on aura le temps" et ou j'ai poireauter des heures, genre je demande à 9h et on m'amène à 11h30. Sauf que vous savez comment c'est, une fois qu'on vous a dit oui on devient un peu obsédés , à écouter à la porte de la chambre pour voir ce que font les infirmier, prêt à leur sauter dessus au moindre moment ou ils ne font rien, et Dieu sait que ça arrive. ("Tu ne prononcera..." oui je sais c'est bon)
T'en perds même un peu tes manières, tu vas jusqu'à demander à une infirmière enceinte jusqu'au oreilles de t'accompagner fumer. Et juste pour info, les femmes enceinte sont des radars de cigarettes. Même quand je fume dans la douche commune, et que je spray autant que je peux avec mon déo dont c'est le seul usage, elle arrive à me choper.

Bref, quel rapport avec les images? Peut-être les choses simples de la vie, qu'on nomme souvent le quotidie, mais qui sont belles sous un certain regard.

Sunday, 20 July 2014

ne me sous-estime pas, je peux encore te décevoir











A new message. Lucky you.

Ca fait longtemps que j'ai pas écris. Quand ça va pas j'écris pas, quand ça va bien j'ai pas parce que j'ai pas ça à foutre, du coup j'écris quand ça va tout court, et comme je suis presque bipolaire ça arrive rarement. Ou alors j'écris quand je suis inspirée, ce qui arrive rarement aussi.

En cette année scolaire qui s'achève c'est un peu comme la fin d'année. Oui parce que pour les étudiants dans la vie y a 2 années, l'année et l'année scolaire, et elles se valent toutes les 2. Après cette ambiguité s'arrête été tu fête Noël comme tout le monde au lieu d'avoir tes exams à la rentrée janvier.

Bref, l'année 2013 était nulle, et 2014... aussi. On dit souvent "j'ai passé une année de merde, la prochaine peut que être meilleure". Non, elle peut être pareille ou pire. Ca fait 1 chance sur 3 pour qu'elle soit meilleure. Et oui, j'ai aidé ma soeur à réviser son capes de maths :)

Donc mon année 2014 n'a pas battu les probabilités. En cette fin d'année scolaire, pour mon entourage c'est l'apothéose. Entre les agrégés hauts la main, les diplômés, les maîtres, les thésards, les capétiens... et moi à bientôt 25ans j'ai un bac +2. Moi j'ai réussi à rater mon année, et dieu sait que c'est pas facile quand t'es à la fac. Mais j'ai pas beaucoup de mérite, j'ai pas eu mon année parce que j'ai raté les 4 premiers mois de l'année. Sur 6 mois de cours ils ont trouvé que c'était gênant pour me filer mon diplôme.
Et comme j'ai aussi réussi à rater toutes les inscriptions pour l'année prochaine, je vais m'inscrire à pôle emploi, et comme tous les jeunes en perdition je vais chercher une "formation". Genre c'est le bon plan, à la mission locale non seulement on te paye ta formation, mais on te paye pour faire ta formation. Par contre formation en design textile, j'ai quelques doutes...

Mais j'ai quand même passé une année plus intéressante que si j'étais resté sur les bancs de la fac. Déjà c'était mal parti avant même que les cours commencent. Comme j'avais tardé à faire mon dossier de bourse, j'ai eu ma bourse qu'en décembre. Donc 3 mois sans argent, sans appart, et pour commencer une année scolaire c'est pas évident. Alors j'ai fait du coachsurfing. Enfin 3 mois chez un coachsurfer je crois qu'on peut appeler ça du squat. Un ami à moi m'a dit un jour qu'il trouvait ça scandaleux comment je trouve toujours des gens pour m'aider.

Bref, avec tout ça je trouve quand même le moyen de me plaindre. Cette année pendant mon sevrage alcoolique j'ai rencontré plein de gens sacrément dans la merde, notamment je me suis fait pote avec un mec de 60 piges qui venait de se faire amputé des 2 jambes, et il était plus enthousiaste par son avenir que moi.
La première chose que j'ai fais en sortant était de boire une bière. Je vous dis, j'apprends rien. Après ça j'ai suivi un autre collègue qui comme moi était accro aux médocs aux narcotiques anonymes, et j'ai trouvé que 1h30 c'était long. Surtout que tu passes 30min à lire des trucs, que tu relis A CHAQUE SEANCE. Y a des mecs ça faisait 15ans qu'ils avaient rien touché et ils y allaient encore, moi j'avais bu le matin même et j'ai tenu une séance.

Bref, les malheurs de Sophie c'est cool mais quel rapport avec les images? Je sais pas trop, je trouvais que ça illustrait bien les entourloupes de la vie.