Saturday 16 June 2012

Remains

















A new message. Lucky you.

Nous sommes en plein déménagement à la maison, donc on fouille dans les vieux cartons et on trouve des choses oubliées. Genre j'ai retrouvé mes vieux journaux intimes et ça c'était vraiment gênant à lire.
J'ai hésité entre les jeter ou les donner à une oeuvre de charité en l'intitulant "Education Sentimentale 2".
Bref, mais j'ai trouvé d'autres écris, que j'avais oubliés et qui m'étonnent. Comme si c'était quelqu'un d'autre qui les avaient écrits.
Alors je vais vous en faire partager deux.
Un qui est assez drôle, je me souviens exactement quand et pourquoi je l'avais écris, mais je l'avais oublié.
Je crois que la lettre suggère les circonstances de sa rédaction...
C'était il y a 2 ans à Toulouse, après une soirée un peu arrosée.

Avant que tu ne te dises
"Oh mon Dieu mais cette filles est une sangsue 3000"
je tiens à préciser dès le début que ceci n'est qu'une lettre d'excuse
Excuse pour quoi?
Je dois avouer que je ne sais plus trop exactement, mais j'ai comme le sentiment, ou le vague souvenir, d'avoir fait le gros boulet avec toi.

Il faut tout de même m'accorder des circonstances atténuantes. Tu travailles pas dans le plus saint des endroits, et je traverse une petite période de "crise". Donc comme on dit
"pas au bon endroit et pas au bon moment.

Il est important pour moi de sauver ma face et de préciser que je ne passe pas mon temps à être misérable et à me ridiculiser. J'ai très rarement du PQ dans les cheveux en pleine journée, et je ne monte quasiment jmais sur des tables, ni n'attend sur les trottoirs comme une demeurée. Non en fait mon truc dans la vraie vie c'est plutôt le graphisme, mais cette vie dure de 7h à 17h, et passé les 19h en weekend c'est autre chose.

Je vais peut être tout simplement me trouver un autre bar où j'aurais pas des envies incontrôlables d'emmerder le barman dès que j'ai 2 grammes.

Donc, comme je l'avais dis au début : Je m'excuse.
Mais je promets pas que ça se reproduira pas, faudra juste pas trop m'en vouloir.

Ps ; j'ai jamais provoqué de bagarre, et ça c'est pas rien


 Cette lettre s'appelait "Lettre pour *******, le barman aux airs de chien méchant" et sous titrée "Tentative avortée" parce que je ne la lui ai jamais donnée.

Dans la continuité du même trip "je trouve de vieux écrits", y a un truc que j'ai probablement dû écrire il y a 3 ans en hypokhâgne, puisque c'est un peu "commentaire de texte ramplanplan" mais bon.

Les traductions qui changent tout (d'après le texte sur les noms de ville, de Du côté de chez Swann de Proust)


La ville de Belgrade se dit "Beograd" en serbe. Sa signification est très claire, puisque le mot est constitué de l'adjectif "Beo" qui veut dire "blanc" et de "grad" qui veut dire "ville". On dit qu'un jour, un homme aurait regardé la ville d'en haut, et il aurait vu une telle blancheur qu'il la nomma ainsi.
Mais celui qui est déja allé à Belgrade sait bien que c'est la ville la plus grise qui soit, et la ville souffre de ce décalage humoristique entre le nom et l'aspect de la ville.
En effet cette soit disant origine blanche souligne d'autant plus la grisaille de la ville, qui nous apparaît comme une souillure, et qui donne envie de passer un coup "de balai d'Hercule" (comme dirait Kundera) pour qu'elle retrouve sa bancheur originelle.


La traduction française est "Belgrade", un nom qui ressemble, mais qui, je vous assure, change tout.
J'imagine bien le premier français qui arriva dans ce Beograd du 20ème siècle et qui sourit de ce décalage. Poussé par un rêve cratyléen (cratilien?) il opéra les changement qui lui semblaient nécessaires. Tout d'abord il changea le genre du nom propre.
"Grad" est un mot masculin en serbe, donc l'adjectif blanc "Beo" est au masculin. Mais puisque en français la "ville" est féminine, il a adapté l'adjectif, passant de "Beo" à "Bela" qui veut dire "blanche" en serbe.
Mais, trouvant la ville à son goût, il enleva le A pour ne garder que le "Bel", donnant une tout autre signification esthétique en français.
Il ajouta également un E à Belgrade, pour souligner la féminité de la ville. Mais il eut la décence de ne quand même pas l'appeler "Bellegrade" !!


Changeant le "o" en "l", il excluait la coloration blanche donnée par le "o", qui semble par ce cercle noir mettre en lumière la blancheur du contenu.
A contrario, le "l" exclut toute blancheur de sa graphie. Le "l", par sa longitude, donnait bien à voir la verticalité de la ville, due aux nombreux gratte ciels qui en émergent.
Le "grade" quand à lui, rappelle la "graduation" des immeubles qui se découpent dans le ciel, et font penser à ces "graphiques en bâtons", qui montrent l'activité de cette capitale économique.
En ajoutant une lettre "Grade" donne "Grande"
Mais c'est aussi le "gr" agressif, avec le "grrrr" prononcé à l française 'alors que le R roulé serbe donnait au contraire de la rondeur)


On peut aussi ajouter qu'en inversant la première et la dernière lettre , "grad" donne "drag", qui veut dire "cher" en serbe, au sens de "cher ami,..."


Ainsi nous passons d'un Beograd "un cher vieil ami rond et blanc" à une Belgrade "belle femme moderne, grise, droite et agressive"

A chaque fois que je pense aux changements qu'opèrent les traductions sur les noms propres, je ne peux m'empêcher de penser à comment l'on a osé franciser un "Tiziano!" en "Le Titien..."

Voilà, un article pas comme les autres, et donc avec des images pas comme les autres. Sans foi ni loi.
quelques images trouvées sur ce site http://itsuglycute.blogspot.fr/

Saturday 2 June 2012

Domesticated madness





















A new message. Lucky you.

C'est un de ces articles qu'on écrit pour avoir l'impression d'avoir fait quelque chose de sa journée.
C'était comme un dimanche ce samedi. Un réveil plutôt matinal vers 10h mais avec une bonne barre et le ventre pas content. Conséquences de la veille au soir, pourtant je crois avoir bu de l'eau avant de me coucher. Parce qu'en général j'oublie, justement parce que j'ai bu. Je sais pas si vous voyez ce que je veux dire, mais je crois que c'est un paradoxe assez commun. Alors il y a quelque temps j'avais eu l'idée de me faire un parcours de verres d'eau entre l'entrée et mon lit, pour me rappeler de boire. Je l'ai jamais fait, évidemment.
Donc cette journée s'est passé la matinée au téléphone, et l'après midi à l'ordi. (pourquoi ce mac s'obstine à me corriger "ordi" par "ordo" a chaque fois. ordo ne veut rien dire non plus) alors que pendant ce temps juste en bas de l'immeuble raisonnait les rires et la musique de la fête des voisins, mais j'ai pas eu la force d'y aller. pitoyable moi.
Bref, dans mon fameux soucis de cohérence, ma recherche iconographique traite de ces moments du dimanche (qui peut être n'importe quel jour de la semaine, il est défini par la veille), ces moments ou on est un peu seuls et on devient fous. Ces jours ou on met sa culotte à l'envers, on s'allonge sur le carrelage de la cuisine, à bredouiller tout seul comme un malade mental.

A s'enfermer dans une boite en carton comme Jack dans le film. A regarder ses pieds dépasser de l'eau de la beignoire à la frida kahlo, ou à boire des bières sur un canapé tout seul comme dans Somewhere le dernier film de Coppola. (ça c'était le paragraphe références cinématographiques)
Bref, dans Somewhere c'est rassurant de voir que des gens riches et connus, qui sortent et semblent avoir une vie sociale se retrouvent chez eux à manger des pâtes au ketchup tout seuls et à se sentir misérables.


On devient fou le temps d'un dimanche. On a l'impression d'être aliéné et isolé de la société, on pourrait se mettre à parler une langue inconnue et manger de la soupe avec une fourchette.
Parfois ça donne lieu à de la créativité, on voit les choses autrement, on peut s'extasier devant une tâche de confiture et écrire des phrases bizarres sur les murs.


En général à se moment là il faut sortir de chez soi, comme dans la chanson Downtown de Petula Clark
"When you're alone and life is making you lonely
You can always go - downtown"(Petula... quand même, c'est drôle non. Je sais pas si c'est ces parents ou si c'est elle qui s'est donné un nom de scène, mais quand même!!)
Donc on va en ville prendre l'air, voir des gens qui se balladent et on redevient normal.

Fin.

nb : parfois il faut savoir écrire des articles courts, pour vous frustrer un peu et se faire désirer. non en vrai je crois n'ai plus rien à dire